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Conférence à Hendaye Agora Europe

Intervention Martine Garsia à la Conférence Agora Europe

BIDASOA ETORKINEKIN

Association humanitaire apolitique et non confessionnelle, qui a pour objet de mener des actions humanitaires et de solidarité de façon ponctuelle et/ou durable, bénévole et désintéressée, envers les exilé(e)s extracommunautaires, afin qu’ils et elles accèdent à une vie décente et autonome.
Déclaration en Préfecture le 21 juillet 2021.
Emanation de l’association Etorkinekin qui œuvrait depuis plusieurs années dans le Labourd. Aujourd’hui la Fédération Etorkinekin compte 11 associations locales réparties sur le Pays Basque nord.
3 communes bordant la Bidassoa : Hendaye, Urrugne et Biriatou

Le pourquoi de la création de Bidasoa Etorkinekin ?

- Arrivée des migrants par la route Océanique  mobilisation des gens du Pays Basque nord (terre d’accueil réfugiés) à titre personnel ou par le biais d’associations existantes pour venir en aide aux exilés qu’ils rencontraient dans leurs rues ou leurs jardins (hébergement, transport, vêtements, …)
  • affirmer territoire spécifique
  • structurer mouvement bénévole
  • soutenir la population : information des gens sur leurs droits en matière d’aide humanitaire (droit reconnu par la loi), et mise en réseau des bénévoles (groupe WhatsApp). Beaucoup de particuliers continuent d’offrir transport ou hébergement de leur propre initiative, malgré les risques.

Nos actions

  • Aide d’urgence : principalement hébergement et transport
  • Aide dans la durée : soins médicaux ou psychologiques, scolarité et formation professionnelle, accompagnement ponctuel aux démarches administratives (majoritairement prises en charge par la CIMADE, … Actuellement, 5 migrants accueillis chez des hébergeurs en attente de leur régularisation ou déjà régularisés
  • Sensibilisation de la population
  • Participation aux manifestations locales, nationales, internationales
Depuis sa création, elle a passé des conventions avec le CCAS d’Hendaye et celui d’Urrugne pour que les MNA soient pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance dès leur arrivée.

QU’OBSERVE-T-ON SUR CE TERRITOIRE FRONTALIER ?

DES NOUVELLES DU FRONT

  • Contrôles à la frontière des forces de police (Gendarmerie, PAF, réservistes de la Police nationale, Douanes) 
    • Non seulement dans tous les lieux de passage : gare SNCF de Hendaye, topo venant du Pays Basque sud, ponts sur la Bidasoa : pont Saint-Jacques et pont de Béhobie, péage de l’A63 à Biriatou.
    • Quadrillage systématique dans toute la zone frontalière (droit au contrôle dans un périmètre de 20 km de la frontière, c’est-à-dire dans une grande partie du Pays Basque nord). Soldats de la force anti-terroriste Sentinelle pour inspecter les sentiers de randonnée.
  • Constat des manquements au Droit international de la part des forces de police. Des membres de Bidasoa Etorkinekin ont procédé avec l’ANAFE (association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers) à 2 jours d’observation dans les endroits occupés par les contrôles en avril 2022. Leur rapport fait état du renvoi de 37 personnes, en toute illégalité :
    • Contrôles discriminatoires (au faciès)
    • Non-respect de la procédure de non-admission (menée par un agent de la PAF seulement, après un examen individuel de la situation de la personne), renvois expéditifs, « à chaud »
    • Non-accès à la procédure d’asile : pas d’information sur les droits lors d’un entretien dans la langue de l’intéressé
    • Contrôle des observateurs : questions à plusieurs reprises et photos
  • Avec pour résultat de rendre le parcours des migrants de plus en plus risqué : 11 personnes sont mortes noyées dans la Bidasoa ou écrasées par un train au cours de la dernière année. Que dire des jeunes qui marchent sur le bord de nos petites routes, la nuit, par temps de pluie ?
  • Des intimidations des gens transportant des migrants à Saint-Jean-de-Luz ou à Bayonne par les forces de police allant jusqu’à des arrestations et des gardes à vue (entre 10 et 15 sur les 6 derniers mois, de 2 h à 24 h). Gardes à vue raccourcies en cas de manifestation de soutien devant le Commissariat !
  • Des appels de certains maires des communes entre Hendaye et Bayonne pour créer un couloir humanitaire sont restées lettre morte.
  • Une plus grande difficulté à faire régulariser administrativement les migrants qui restent dans nos communes malgré les conditions requises : hébergement permanent, scolarisation, maîtrise du Français, participation à la vie locale par le biais d’associations sportives ou autres. Multiplication des refus de reconnaître les jeunes mineurs.

EVOLUTION DE LA SITUATION

CONTINUER LE BRAS DE FER

Volonté du gouvernement français d’empêcher au maximum les migrants d’entrer.
  • Il y a quelque mois, 1 000 personnes/mois passaient par Pausa (selon les chiffres de Diakité/Etorkinekin). Aujourd’hui, le nombre des migrants a chuté de moitié, ce qui conduit à faire les hypothèses suivantes :
    • Beaucoup de Soudanais sont retenus au sud du Maroc
    • Existence d’autres réseaux (notamment pour les réfugiés du Maghreb)
    • Pression policière  Départ beaucoup plus rapide des migrants vers une autre destination, qui ne passent pas par Pausa
  • Un renfort de policiers permanents et jeunes vient d’arriver à Hendaye, qui vient d’être doté d’un Commissariat, à la satisfaction du maire.
  • Nécessité de continuer à dénoncer la politique migratoire raciste, en rendant publique toute arrestation d’aidant et en sollicitant à chaque fois la mobilisation populaire, mobilisation qui gêne la police (présence de la presse)
  • Travail entre les syndicats et le patronat, qui peut être intéressé par des jeunes sur les « métiers en tension »
  • Rester attentifs à la loi sur l’immigration que va proposer l’Etat dans les mois à venir.
  • Augmenter le nombre des adhérents, pour soutenir financièrement les bénévoles dans le transport et l’hébergement. Je profite de cette tribune pour lancer un appel auprès des habitants de nos trois communes. Lors des forums d’associations de Hendaye et d’Urrugne, nous avons récolté 15 nouvelles adhésions. Beaucoup de gens venaient nous poser cette simple question : « Qu’est-ce qu’on peut faire ? » Ce qui est encourageant.
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